Depuis le début du XXe siècle, les parfumeurs proposent des versions plus ou moins concentrées de leur jus. Pourtant, peu de gens connaissent l’histoire et les subtilités de ces différentes appellations. Découvrons ensemble les différents types de dilution et l’évolution de leur usage.
Les différents types de dilution : L’extrait de parfum
L’extrait de parfum, aussi appelé parfum tout court, est la forme la plus concentrée. À l’origine, c’était la seule version disponible. On l’obtenait après un long travail de formulation mené par un maître-parfumeur. C’est le luxe originel.
- Teneur en concentré : souvent supérieure à 20 %, pouvant grimper à 30 % ou plus.
- Usage : on le déposait autrefois en tapotements sur les points chauds (poignets, cou, creux des coudes) plutôt qu’en vaporisation.
- Positionnement : très luxueux, il reste le symbole du raffinement.
Avec un taux si élevé, l’extrait s’inscrivait dans un contexte élitiste. Les dames de la haute société l’adoptaient surtout en soirée, comme un ornement à part entière.
Les différents types de dilution : L’eau de parfum
Dans les années 1970, la TVA sur les produits de luxe en France passe à 33 %. Les marques cherchent alors à proposer des formules plus abordables, sans trop perdre en tenue ni en prestige. C’est ainsi que l’eau de parfum (EdP) se généralise.
- Teneur en concentré : en général entre 12 % et 20 %.
- Intérêt : elle préserve une bonne persistance tout en réduisant le coût.
- Popularité : aujourd’hui, c’est sans doute la catégorie la plus vendue, car elle convient à un large public.
L’eau de parfum offre donc un équilibre intéressant. Sa concentration suffisante lui confère une bonne tenue, sans atteindre le prix ou l’opulence de l’extrait. C’est le compromis moderne.
Les différents types de dilution : L’eau de toilette
Pour rendre la parfumerie encore plus accessible, on voit apparaître l’eau de toilette (EdT). Elle vise un public plus large et un usage plus fréquent, par exemple au bureau ou pendant les mois chauds.
- Teneur en concentré : souvent autour de 5 % à 12 %.
- Caractère : fraîcheur, légèreté, portabilité.
- Tenue : généralement inférieure à l’eau de parfum, mais adaptée à un usage estival ou décontracté.
Grâce à ce dosage, l’eau de toilette coûte moins cher et convient mieux à ceux qui apprécient les senteurs plus discrètes. C’est donc le compromis abordable.
L’eau de Cologne : une histoire ancienne
Le terme “Cologne” renvoie à la ville allemande de Cologne (Köln). Au début du XVIIIe siècle, le parfumeur Giovanni Maria Farina s’y installe et conçoit une composition aromatique légère, très prisée dans les cours européennes.
- Teneur en concentré : souvent en dessous de 5 %.
- Notes dominantes : des agrumes, des herbes fraîches, parfois des touches vertes et hespéridées.
- Usage : matinal ou rafraîchissant, surtout dans les régions chaudes.
Aujourd’hui, le mot “Cologne” désigne plus largement des formules très peu concentrées, idéales pour se donner un coup de fraîcheur. Pourtant, à la base, ce nom évoquait le raffinement au naturel.
Eaux fraîches et autres dénominations
Le marché a vu fleurir de nombreuses appellations. Elixir de parfum, Eau fraîche, brume parfumée, eau légère… L’objectif est souvent purement marketing. En réalité, aucune loi n’encadre strictement ces noms.
- Attention : une eau de parfum peut parfois contenir moins de concentré qu’une eau de toilette, selon la marque et le positionnement du produit.
- Conséquence : ne vous fiez pas aveuglément aux étiquettes, car seul la formule et la manière dont elle est travaillée comptent réellement.
Ce qu’il faut retenir
La concentration d’un parfum influence l’intensité et la durée de sa tenue. Pourtant, elle ne fait pas tout.
- Les notes olfactives : une fragrance légère (agrumes, hespéridés) reste volatile, même très concentrée.
- La famille : un oriental ambré peut tenir plus longtemps, même à un dosage moindre.
- Les préférences : chacun adopte la dilution qui correspond à son style et à ses envies.
Les différents types de dilution, du somptueux extrait à l’eau de Cologne, illustrent à quel point la parfumerie s’est démocratisée depuis le début du XXe siècle. Aujourd’hui, chacun peut choisir l’intensité qui lui plaît, qu’il s’agisse d’un parfum puissant pour les grandes occasions ou d’une eau plus légère pour un usage quotidien.
En fin de compte, les différents types de dilution racontent tous une histoire. Celle de la haute couture olfactive pour l’extrait, ou celle de la fraîcheur décontractée pour l’eau de Cologne. L’essentiel est de trouver la fragrance qui vous correspond le mieux, indépendamment de sa catégorisation.